Séance thématique : « Traitements de substitution aux opiacés »Étude du mécanisme des overdoses aux opioïdes : apport de l’expérimental à la cliniqueMechanisms of opioid-induced overdose: Experimental approach to clinical concerns☆
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Veilles sanitaires des intoxications
En raison du développement de l’usage du Temgésic® et de l’évidence du développement des polyconsommations nous avions mis en place en 1995 un programme de détection urinaire des substances pour tout syndrome opiacé admis en réanimation toxicologique à l’hôpital Fernand-Widal. Le syndrome opiacé est composé d’une triade associant troubles de la conscience, bradypnée, voire apnée et myosis. Il possède une forte valeur prédictive clinique vis-à-vis de la prise de produits à action
Problèmes d’interprétations des résultats
Il faut souligner l’extrême difficulté dans l’établissement d’une relation causale entre, d’une part, un effet observé qui peut être soit la découverte d’un sujet décédé, soit d’un syndrome opioïde et, d’autre part, des principes actifs détectés dans les urines ou des concentrations sanguines mesurées. C’est ainsi qu’une étude rétrospective a été réalisée sous la direction du Pr Ricordel, chef du laboratoire de toxicologie de la préfecture de police, portant sur les cas de décès avec détection
Overdose ou surdose aux opioïdes
Parler d’overdose, de surdose aux opioïdes, pose un problème nosologique. En effet, le terme d’overdose signifie à la fois une maladie et un mécanisme ; une maladie, l’existence d’un syndrome opioïde et un mécanisme, le surdosage. Le terme d’overdose pose la question de savoir si la toxicité des opioïdes n’est que dose dépendante. L’effet dépresseur respiratoire de la méthadone à dose thérapeutique est connu depuis longtemps. Il avait été mis en évidence par Santiago dès 1977, qui avait montré
Buprénorphine
À partir de tels résultats, il devenait nécessaire de séparer, au moins pour un temps, l’étude des mécanismes de toxicité respiratoire induits par la méthadone de ceux induits par la buprénorphine. Il apparaissait urgent de préciser les mécanismes de toxicité de la buprénorphine. Possédant un modèle reproductible, nous avons dans un premier temps étudié l’interaction de la buprénorphine avec d’autres benzodiazépines. En effet, la fréquence de l’association de substances psychoactives au cours
Méthadone
Ces études nous ont encouragés à préciser la toxicité intrinsèque de la méthadone. Après détermination de sa DL50 chez le rat mâle Sprague-Dawley, nous nous sommes intéressés à la relation dose–effet dans un éventail de dose allant de 8 à 80 % de la DL50. Ce modèle expérimental montre un effet seuil de la méthadone sur la PaCO2 avec augmentation de celle-ci seulement pour la dose égale à 80 % de la DL50. En revanche, il existe une diminution dose dépendante, sans effet seuil, de la PaO2. Ces
Conclusion
Compte tenu de la complexité et de la diversité des mécanismes mis en jeu, le terme d’intoxication opioïde apparaît plus approprié que celui de surdosage opioïde. Lors de surdosages, certains opioïdes, tels la méthadone, ont une toxicité dose dépendante, d’autres, comme la buprénorphine, n’ont pas de toxicité dépendante de la dose. Certaines benzodiazépines peuvent faire apparaître cette toxicité (buprénorphine) ou l’augmenter (méthadone). Dans l’interaction opioïdes–benzodiazépines, il existe
Conflits d’intérêts
Aucun.
Remerciements
Je souhaiterais exprimer mes sincères remerciements à mes collaboratrices, techniciennes Inserm, Mme Patricia Risède et notre très regrettée Claire Monier, sans lesquelles ces travaux n’auraient jamais vu le jour et à mes collaborateurs, étudiants, qui ont concrétisé ces hypothèses dans leurs thèses soutenues brillamment : Mmes les Dr Gueye, Pirnay, sans oublier le Pr Mégarbane. Une pensée à Melle Chevillard dont les résultats sont particulièrement prometteurs et qui soutiendra sa thèse cette
Références (28)
Deaths involving buprenorphine: a compendium of French cases
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(2001)- et al.
Control of breathing during methadone addiction
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(1977) - et al.
Dexamethasone hepatic induction in rats subsequently treated with high dose buprenorphine does not lead to respiratory depression
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(2006) - et al.
Buprenorphine is protective against the depressive effects of norbuprenorphine on ventilation
Toxicol Appl Pharmacol
(2006) - et al.
Respiratory and cardiovascular effects of buprenorphine in conscious rabbits
Vet Anaesth Analg
(2008) A confirmatory study of the up-and-down method for acute oral toxicity testing
Fundam Appl Toxicol
(1987)- et al.
Flunitrazepam does not alter cerebral distribution of buprenorphine in the rat
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Traitement d’urgence de l’overdose à l’héroïne
Rev Prat
(1987) Analgésiques centraux
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Intoxications aiguës par traitement substitutif à base de buprénorphine haut dosage. 29 observations cliniques-20 cas mortels
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Trends in opiate and opioid poisonings in addicts in north-east Paris and suburbs, 1995–99
Addiction
Buprenorphine-related deaths among drug addicts in France: a report on 20 fatalities
J Anal Toxicol
Deaths attributable to methadone vs buprenorphine in France
JAMA
A critical review of the causes of death among post-mortem toxicological investigations: analysis of 34 buprenorphine-associated and 35 methadone-associated deaths
Addiction
Cited by (14)
Effects of alcohol on brain oxygenation and brain hypoxia induced by intravenous heroin
2021, NeuropharmacologyCocaine added to heroin fails to affect heroin-induced brain hypoxia
2020, Brain ResearchCitation Excerpt :It has been found that one in five heroin overdose deaths also involved cocaine (Warner et al., 2016). Since respiratory depression followed by brain hypoxia is the most dangerous effect of opioid drugs (Baud, 2009; Dahan et al., 2005; Jaffe et al., 1997; Pattinson, 2008), this study was designed to examine how brain hypoxic effects of heroin are affected by co-injected cocaine. Similar to our previous studies (Solis et al., 2017a,b; Solis et al., 2018a,b), drug-induced effects on brain oxygen were assessed by directly monitoring oxygen levels in the NAc by using oxygen sensors coupled with high-speed amperometry in freely moving rats.
Interactions of benzodiazepines with heroin: Respiratory depression, temperature effects, and behavior
2019, NeuropharmacologyCitation Excerpt :Opioids are important therapeutic drugs that alleviate pain of different origins, but these drugs have strong addictive properties and their abuse can result in serious health complications and death (Compton et al., 2016; McLaughlin, 2017). While opioids induce multiple physiological effects, respiratory depression, which results in brain hypoxia, appears to be the most dangerous one (Baud, 2009; Jaffe et al., 1997; Simon, 1997). This effect is minor and can be controlled following therapeutic use of opioid analgesics, but it can be robust and life-threatening when highly potent opioids such as heroin or fentanyl are administered intravenously at higher doses (Solis et al., 2017b, 2018).
Respiratory depression and brain hypoxia induced by opioid drugs: Morphine, oxycodone, heroin, and fentanyl
2019, NeuropharmacologyCitation Excerpt :As shown in latter study, centrally administered oxycodone was 2–3-fold less potent than morphine and its effects were shorter than those for morphine. Respiratory depression appears to be a basic effect of all μ-opioid receptor agonists (Baud, 2009; Jaffe et al., 1997; Simon, 1997). As shown above, each of four opioids considered in this review decreased NAc oxygen levels, indicating brain hypoxia.
Interest of take-home naloxone for opioid overdose
2018, TherapieRobustness of arterial blood gas analysis for assessment of respiratory safety pharmacology in rats
2016, Journal of Pharmacological and Toxicological MethodsCitation Excerpt :Morphine, oxycodone and fentanyl all produced decreases in oxygen tension, saturation and pH as well as an increase in CO2 tension. In line with previous reports (Chevillard, Megarbane, Risede, & Baud, 2009; Kuo, Wyse, Meutermans, & Smith, 2015; Meert & Vermeirsch, 2005), the profile of each compound is unique, although general trends can be drawn for morphine, fentanyl, hydrocodone and oxycodone. In contrast, the profile for buprenorphine is inherently distinct from the other opioids tested; buprenorphine produced a hypoxia consistent with literature reports (Chevillard, Megarbane, Risede, & Baud, 2009) although the magnitude of effect was low and the variability was high.
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Communication présentée à l’Académie de pharmacie lors de la séance thématique : « Traitements de substitution aux opiacés » du 28 janvier 2009.